Jusqu’à 49 % de ce que nous faisons chaque jour se fait par habitude. C’est un peu effrayant de voir à quel point nos vies se déroulent en pilote automatique. Et c’est aussi parfaitement logique si l’on considère le temps et l’énergie que nous perdrions si nous devions décider chaque jour pour chaque action, quoi faire, quand et comment le faire. Avec la répétition, notre cerveau développe un “raccourci” pour que nous n’ayons plus à penser consciemment à ce que nous faisons et notre esprit pensant est libéré pour se concentrer sur d’autres choses plus importantes. Parfait ! À moins, bien sûr, que certaines de ces habitudes ne soient pas si bonnes pour nous et que nous préférions les rompre ou les remplacer par une habitude plus saine. L’étude des habitudes par les neurosciences montre que chaque comportement a un déclencheur qui l’incite et qu’il est suivi d’une récompense. Cette dernière correspond à une forte dose de dopamine, le neurotransmetteur du bien-être dans notre cerveau). C’est ainsi qu’au bout d’un moment, le simple fait de penser au comportement déclenche la libération de dopamine. Cela signifie que les premières fois où nous faisons quelque chose, cela peut très bien être une décision consciente mais qu’après seulement quelques occurrences, cette combinaison de déclencheur, de comportement et de récompense devient alors relativement automatique. C’est pourquoi, lorsqu’il s’agit de défaire une habitude, il ne suffit pas de se concentrer uniquement sur le comportement lui-même mais d’examiner les divers facteurs qui interagissent. Voici cinq conseils pour aider à sortir des habitudes automatiques. 1. Pratiquer la pleine conscience Être pleinement conscient, c’est comme appuyer sur un bouton de pause entre le stimulus (l’envie que nous ressentons ou l’envie de faire quelque chose) et la réponse (c’est-à-dire notre comportement habituel). Cela nous donne un moment pour envisager une réponse différente lorsque cette envie émerge. Nous utilisons le terme « surfer sur l’envie » pour décrire comment la pleine conscience peut nous aider à « surmonter » ces sensations fortes dans notre corps sans y céder. 2. Identifiez les déclencheurs Le déclencheur de notre envie peut être une heure de la journée, un lieu particulier, des personnes, des émotions ou même d’autres comportements associés (comme fumer une cigarette chaque fois que nous prenons un café). Il peut être utile de tenir un journal et de noter chaque fois où nous ressentons l’envie ou l’habitude que nous essayons de changer. 3. Choisir une nouvelle récompense Une fois que nous connaissons le déclencheur, il est important de clarifier également les spécificités de nos récompenses. Si prendre une collation sucrée à 15 heures est devenue une habitude, un regain d’énergie rapide, la satisfaction de notre faim ou l’atténuation de l’ennui représentent des récompenses différentes. Parfois, une partie de la récompense réside dans le lien social (rassemblement autour de la cafetière au travail). Une fois que nous avons identifié quelle est notre récompense, nous pouvons trouver d’autres activités qui nous aideront à l’atteindre sans nous engager dans notre mauvaise habitude. 4. Utiliser l’habitude à notre avantage Tout comme notre ancienne habitude a commencé par un choix conscient et est rapidement devenue inconsciente, en répétant notre nouvelle activité préférée chaque fois que nous reconnaissons notre déclencheur, le nouveau comportement commencera également à devenir automatique. Finalement, le nouveau modèle deviendra habituel, l’ancien supprimé. 5. Conserver la patience du débutant Les habitudes ne se forment pas du jour au lendemain et ne se désamorcent pas si facilement. Si nous nous attendons à un succès immédiat, toute erreur peut ressembler à un échec et nous renvoyer directement à la case départ. En nous pardonnant les dérapages, nous sommes plus susceptible de nous remettre rapidement à cheminer et éventuellement à abandonner nos mauvaises habitudes pour de bon.