Accepter n’est pas se résigner. Accepter, c’est autoriser ce qui surgit, quoi que ce soit : la tristesse, la colère, le désespoir… plutôt que de tenter de changer notre ressenti. C’est reconnaître qu’il s’agit de la vérité du moment. Cela ne signifie pas pour autant que nous approuvons la situation. C’est accepter l’émotion associée et ne pas dépenser notre énergie dans la résistance. Accepter, c’est faire le choix d’être délibérément présent. C’est un processus actif et courageux d’ouverture. Quand nous observons (colère, aversion, boule dans la gorge qui nous empêche de respirer, brûlure), nous agissons pour nous. Nous pouvons nous relâcher dans ce ressenti, nous détendre et l’adoucir, tandis que lorsque nous nous , nous sommes dans la passivité, nous versons dans le fatalisme, ce qui nous amène à l’impuissance. Ainsi, la pleine conscience nous pousse à être plus vivant, à développer notre confiance dans l’idée que nous avons la capacité d’être dans ces moments difficiles. Attention, il s’agit d’accepter ses émotions, pas une situation d’abus ou de maltraitance, ni une situation qui nous paraît injuste. Reconnaître et admettre que nous vivons de la colère, de l’injustice, nous permettra peut-être même de changer, de partir ou de dire non. La cessation de la souffrance est dans l’acceptation Dans son premier discours après l’éveil, Bouddha précise : « Quelle est la vérité noble de la cessation de la souffrance ? L’estompement final et la cessation, la renonciation, le relâchement et l’abandon de ce même désir. » Cela semble représenter un acte radical et difficile à mettre en œuvre dans notre quotidien. Cependant, remarquons que Bouddha parle « d’estompement », de diminution du désir. Que serait notre vie si nous relâchions nos obsessions, nos luttes, notre quête incessante, ou encore notre refus de vivre ce que nous avons à vivre ? Nous souffrons lorsque nos pensées sont en conflit avec ce qui est là. Vous constaterez peut-être que des dizaines de fois par jour, nous nous disons. Mon mari ou ma femme devrait être d’accord avec moi, je devrais être plus mince. Cet homme qui fait des queues-de-poisson en voiture est un gros c…, zut, il pleut. Que serait notre vie si nous nous acceptions, si nous nous relâchions dans ce moment, si nous disions oui à la vie ? Peut-être ressentirions-nous un soulagement ? Une ouverture ? Une liberté nouvelle ? Nous sommes incapables d’arrêter le changement, le vieillissement, mais nous pouvons relâcher l’étau qui nous fait souffrir ?