Toute parent sait que la parentalité apporte d’innombrables bonheurs mais aussi une liste de raisons de se sentir comme s’ils n’étaient pas à la hauteur. La culpabilité commence souvent avant la conception et se poursuit tout au long de la grossesse : « Mon stress affecte-t-il le développement du bébé ? » Dès que bébé arrive au monde, toute la puissance de la culpabilité parentale est libérée et toute décision prise est remise en cause : sein ou biberon ; lit bébé ou co-sleeping; couches lavables ou jetables ? Temps de ventre, temps d’écran, temps de jeu, temps de musique, quand commencer les fruits, les légumes, aliments en pot ou faits maison, est-ce vraiment bio ? Chaque étape de développement crée de nouvelles opportunités de remettre en question nos choix et nous-même. Faire des choix en tant que parent Confier le soin de notre enfant à une autre personne – que ce soit la famille, les amis ou une garderie locale – peut être une décision capitale et angoissante. Lorsque nous retournons au travail ou aux études, chaque instant avec notre enfant devient plus précieux et de nombreuses mères ou pères se retrouvent à renoncer à tout type de temps libre, afin de rester à leur disposition. La plupart d’entre nous sommes plus que disposés à faire ce qu’il faut pour être là pour nos enfants, mais il arrive un moment où notre angoisse à propos de nos choix parentaux et notre volonté de sacrifice deviennent contre-productives pour nous et notre enfant. Aujourd’hui, je veux donner trois raisons pour lesquelles donner la priorité à nos propres besoins personnels est l’une des meilleures choses que nous puissions faire pour nos enfants 1. Plus n’est pas mieux La recherche a révélé que le temps que les parents passent avec de jeunes enfants n’a aucune corrélation avec la réussite scolaire, le comportement ou le bien-être émotionnel de ces enfants. Le temps de qualité, en revanche, c’est-à-dire le temps consacré à la lecture, à l’enseignement ou à la pratique d’activités ou de sports, est corrélé à des résultats positifs. 2. Nous ne pouvons pas verser à partir d’une tasse vide Ce que nous savons avec certitude, c’est que des niveaux élevés de détresse parentale sont liés à des résultats négatifs pour les enfants. Si les sacrifices que nous faisons pour nos enfants nous laissent épuisé, déprimé ou plein de ressentiment, cela peut avoir un impact sur notre capacité à devenir de bons parents. Il est essentiel que nous prenions le temps de répondre à nos propres besoins physiques, sociaux et émotionnels et que nous fassions les choses qui nous comblent afin d’être le meilleur parent possible pour nos enfants. 3. Assez bon parent Donald Winnicott était un pédiatre et psychanalyste dans les années 1940 et 1950 qui a inventé le concept de « mère assez bonne » pour décrire une approche parentale qui permette aux enfants de développer leur indépendance et leur résilience. Une bonne parentalité, selon Winnicott, nécessite d’être disponible et à l’écoute des besoins de notre enfant 30% du temps. Rappelons-nous donc que «assez bon» est tout ce dont nos enfants ont besoin pour grandir en bonne santé, en sécurité et heureux. Maintenant, que diriez-vous d’appeler la baby-sitter et d’aller au cinéma?