Le burnout touche selon le guide de la fédération des risques psychosociaux (FIRPS) édité en 2015, 150 000 personnes par an. Selon une étude de l’institut Think pour Great Place to Work 2015, 1 salarié sur 2 déclare être confronté soit directement ou soit pour un proche, à une situation de burn-out . Presque 2 salariés sur 10 avouent être concernés personnellement par un burnout. Cette maladie professionnelle est donc très présente en entreprise et touche particulièrement les professions intermédiaires, les cadres ou les managers (56%) ainsi que les femmes (53%) et les salariés dont l’âge se situe entre 45 et 54 ans (53%). Le chiffre du burnout paraît énorme. Et à y réfléchir, il est à la hauteur du phénomène… Pour l’OMS, le burnout se traduit par un épuisement professionnel et plus précisément un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail. Le burnout est un syndrome et un processus long, lié à un stress de longue durée ou « chronique ». Le plus souvent, un jour « on craque ». C’est l’effondrement physique et psychologique. La pente peut être longue à remonter. Les personnes soumises au burnout sont le plus souvent des personnes très impliquées, courageuses, avec une personnalité de « battant ». Les origines de ce mal-être viennent de quatre facteurs principaux selon le guide FIRPS: Intensité du travail: objectifs irréalistes, sentiment d’urgence permanente, horaires excessifs, manque de ressources etc. Exigences émotionnelles, notamment dans les métiers en contact direct avec le public (attente d’aide, exigences ou revendications), dans les expositions à des violences externes (verbales ou physiques), et dans l’obligation de cacher ses émotions. Dégradation des rapports sociaux : manque de solidarité entre collègues, conflits, voire des violences avec ses supérieurs ou collaborateurs, injonctions contradictoires. Insécurité socio-économique: peur de la perte d’emploi, surinvestissement. J’ajouterai à ces quatre facteurs, des changements d’organisation associés à une perte d’autonomie, qui amènent souvent les salariés à avoir le sentiment de perte de contrôle et de sens sur leurs activités. Comment prévenir et soigner le burnout ? Il est difficile d’identifier les personnes en burn-out potentiel car ces personnes sont souvent très engagées, et d’un tempérament souvent fort et courageux. Il est cependant possible de repérer certains signes d’alerte. Le burn-out n’arrive pas sans crier gare. Avant l’effondrement, il peut se passer plusieurs semaines à plusieurs mois, pendant lesquels une série de clignotants passent à l’orange. « Les premiers signes sont souvent physiques et liés à la fatigue : insomnies, fatigue malgré s’être reposé » explique le docteur Dominique Servant, spécialiste du stress au CHU de Lille, au Figaro. « Pour compenser ces premiers signes, on redouble d’effort, on travaille plus… on fonce », on boit du café ou du guronsan. Le nez dans le guidon… le candidat au burn-out ne compte plus ses heures, saute les repas et laisse tomber les loisirs en sentant l’angoisse monter… Mais le corps ne peut pas tenir longtemps à ce rythme. Apparaissent alors les difficultés de concentration, les troubles de la mémoire, les difficultés à gérer les frustrations et les accès de colère, mais aussi le poids qui joue au yo-yo ou encore les infections qui se multiplient… Écouter son corps, ressentir ses émotions, calmer son mental sont les moyens essentiels pour prévenir et soigner le burn-out. Il faudrait s’alerter soi-même. S’obliger à prendre du temps pour soi, méditer, prendre du temps à l’introspection, marcher dans la nature, à faire des choses « inutiles » sont nécessaires à une vie équilibrée. La pleine conscience est une pratique des plus adaptées pour les personnes en situation de burnout. L’ideal est de méditer pour prévenir la burn-out. Lorsqu’une personne pense être en burn-out, il est nécessaire de consulter un médecin ou thérapeute. La méditation peut accompagner la guérison. Elle permet de se reconnecter avec douceur et bienveillance avec soi-même, avec son corps, ses émotions. Passer du mode « faire » au mode « être ». La pleine conscience permet de nous reconnecter à l’instant présent par la respiration, les sensations dans notre corps. Le programme que je conseille et que je propose * est le programme MBSR, Mindfulness Stress Based Reduction program. Ce programme de gestion du stress basée sur la pleine conscience a été créé par Jon Kabat Zinn. Ce professeur de médecine et docteur en biologie moléculaire a exercé en 1979 à l’Université de Massachussetts Medical School. De nombreuses études scientifiques ont démontré les bénéfices de ce programme sur la santé tant psychologique et physiologique, notamment sur les récidives de burn-out et de dépressions. C’est une pratique laïque basée sur l’expérience et l’observation. Dans cette pratique, nous allons : Observer comment nous faisons l’expérience du stress dans notre vie professionnelle et personnelle, Identifier de nouvelles façons de faire face au stress, aux situations difficiles, et développer notre résistance à ceux-ci Apprendre à prendre soin de soi Retrouver une paix intérieure pour être dans la vie avec soi et les autresAlors, soyez vigilent !*Sandrine Tolegano Jourdren, est coach et instructrice de pleine conscience. Elle propose des ateliers de découverte et de pratique de la pleine conscience à son cabinet dans la région lyonnaise durant toute l’année et à partir du 4 mai 2017 des programmes MBSR.